Tout en assonances, allitérations, jeux de mots et calembours, le texte « Les Déboires de Bernard » n’était qu’une petite chansonnette à pousser dans les bars et se voulait un hommage sincère, émouvant et rigolo à ces poètes du peuple que sont Prévert, Chaplin, Lapointe, Rabelais, Rictus, Coutet ou Brassens…
Puis vinrent les premiers dessins… Du loubard qui happe la lune au lasso (clin d’oeil à Frank Capra, autre poète humaniste de l’image) aux Gueux, affalés sur le comptoir, regards noyés dans le fond de leurs verres, l’illustration est venue alimenter les lettres.
Comme un serpent qui mord sa propre queue, le mot et l’image,
puis bientôt la scène, se sont mis à dialoguer sans cesse, pour aboutir,
après quelques années de travail, à ce roman en alexandrins, cette chanson de geste moderne, cette intime fresque épique dédiée aux ramoneurs de rien du tout (Prévert), aux « pauvres Martin » (Brassens), aux « bohémiens de ma rue » (F. Leclerc), et autres « gars qu’ont mal tourné » (G. Coutet)…
Du Vivant des Gueux est né dans la rue, sur le pavé chantant, a poussé
dans les bistrots, sur le zinc enivrant, se posant tantôt sur les tréteaux virevoltants de commedia, tantôt sur les scènes plus intimistes de petits théâtres parigots, ceux-là qui ne mettent pas trois « e » à la fin du mot « théâtre »…
Bernard, bohémien sans le sou, petit loubard au cœur d’enfant, repêché entre deux vagues, vagabond lunaire conteur pour le verre et conté dans les vers, Bernard ou l’amour fou de la poésie et de la vie…
Désormais, le théâtre d’Archibald se joue aussi dans notre livre – avec des titres à rallonges, de grands dessins, des pages à soulever, des guillemets pas fermés…
du Vivant des Gueux • Archibald Aki
Auteur
Caractéristiques techniques
Archibald Aki
Après avoir joué sa pièce dans les bistrots et les théâtres de Paris,
Archibald Aki vit à Dakar où il anime des ateliers au sein du "Petit Keur" qu'il a fondé, organise des expositions et continue d'écrire.
"Se nourrissant l’une l’autre, l’écriture et l’illustration ont, dans l’univers d’Archibald Aki, grandi ensemble comme deux gamins inséparables dans la rue, se cognant parfois et se réconciliant toujours. Liant expressionnisme et psychanalyse à une naïveté submergée,
Aki dessine à la rature, comme si chaque essai était important, repassant sur les traits échoués à la manière d’une diseuse de bonne aventure qui chatouille les lignes de vie d’une main en s’étonnant des cicatrices…"
source : upside art