« j’en ai vu dont l’essentiel tenait dans une valise
j’en ai vu prendre des photos
j’en ai vu qui ne savaient pas quoi dire
j’en ai vu se serrer pour avoir chaud
j’en ai vu qui attendaient un poème
j’en ai vu s’emballer un peu vite »
Ici l'écrivain se place en observateur de la nature humaine, avec comme point de départ l'idée d'"attente".
Il livre une longue file de micropoèmes anaphoriques qui présente la multiplicité des formes qu'elle peut prendre, nos impatiences, nos lassitudes, nos espoirs, nos ridicules et nos grandes aspirations.
Les Venterniers proposent autour de ce texte une édition minimaliste, ultra légère et spontanée. Sur un leporello (papier plié) d'un mètre de long, les vers prennent place selon un jeu typographique qui, tout en valorisant la dimension hétéroclite, produit des mises en échos entre les différents micropoèmes.
J'en ai vu • Pierre Soletti
Auteur
Caractéristiques techniques
À quatre ans, Pierre Soletti dessine des poèmes à la machine à écrire. Plus tard, c’est sur les murs des villes qu’on le surprendra à peindre des signes. Il donne des lectures publiques, sculpte des copeaux de mots pour la scène, parfois pour la jeunesse. Drogué à l’eau de la vie, c’est en un seul souffle qu’il fait résonner une vie d’humain dans tous ses livres et chacun de ses actes. Ses écrits et écarts graphiques débordent régulièrement des murs de musées ou de divers lieux, plus ou moins consacrés à l’art. Traduit, non pas en justice, mais en arabe, en slovène, en catalan et en italien, pour l’instant. Membre fondateur du groupe Facteur Zèbre avec lequel il distille un maximum de poésie en France et à l’étranger.